Dimanche 26 avril 2009
. . CORSEUL - LE GUILDO . La route est longue jusqu’à Corseul, petite ville des Côtes d’Armor, près de Plancoët, c’est pourquoi le rendez-vous sur la place Glotin a lieu à 7h30. .
|
|||||||||||||||||||||||||||
.
. |
|||||||||||||||||||||||||||
Historique A l’issue de la conquête des Gaules par Jules César, les Romains créent une capitale administrative et religieuse sur le territoire correspondant à la cité gauloise des Corosiolites, peuple qui frappe monnaie. Sous le règne de Tibère (14-37), la ville se structure véritablement. Le carroyage dessiné par les rues s’étend sur une centaine d’hectares au moment de l’expansion maximale de la ville. La population a pu atteindre entre 5000 et 8000 habitants. La ville, qui n’a jamais été ceinte de remparts, décline peu à peu au moment des invasions germaniques qui marque la fin de l’Empire Romain d’Occident. L’administration de la ville se déplace au IVème siècle à Alet, près de St Malo, lieu plus facilement défendable. Dès 1084, Corsoltum est cité et son église est mentionnée en 1123. Corseul dépend alors de l’évêché de St Malo. Sous l’Ancien Régime, elle fait partie de la Sénéchaussée de Dinan. Actuellement, Corseul est une commune de 2000 habitants avec un bourg de seulement 750, laissant dans les zones agricoles et dans le village lui-même, la trace permanente des constructions de cette période d’occupation romaine en Gaule Armoricaine. En arrivant, nous sommes accueillis par 3 guides qui formeront 3 groupes différents. Pour ma part, nous commençons par la visite de l’église de Corseul L’église actuelle, construite dans la période 1837-38, a remplacé une église plus petite dont il reste la tour et son clocheton ainsi que le portail nord. Son intérêt se trouve à l’intérieur :
... |
|||||||||||||||||||||||||||
Le site commercial de Monterfil La mise en valeur de ce quartier commercial, avec ses entrepôts et ses boutiques, ses habitats (les fondations sont bien visibles) et sa voie principale de 10 mètres de large avec des colonnes, permet de comprendre la vie quotidienne et l’architecture de cette période romaine prospère. Nous voyons, par exemple, les fondations d’une maison avec un puits, un chauffage par le sol ; on y a trouvé, lors des fouilles, des mosaïques bicolores ; tout ceci prouve la richesse de ses habitants.
|
|||||||||||||||||||||||||||
. . Le champ Mulon Un peu plus à l’écart du centre commercial, le champ Mulon est l’emplacement des thermes publiques qui ont été utilisés jusqu’au IVe siècle. Notre groupe a fait l’impasse de la visite du Musée de la Société Archéologique mais nous aurions pu voir des poteries sigillées, une statuette de Vénus à gaine du milieu du Ier siècle, en terre cuite blanche et signée du sculpteur armoricain Rextugenos, des maquettes restituant l’aspect véritable des sites remis en valeur. Ce musée présente également des monnaies des Coriosolites et des monnaies romaines. Notre ami Louis Goulpeau , amateur et grand connaisseur de celles-ci, nous a fait admirer plusieurs de ses pièces rares, lors de différentes réunions.
|
|||||||||||||||||||||||||||
Le temple de Mars ou le Sanctuaire du Haut Bécherel Nous reprenons le car, le temple étant situé sur une colline, à environ 1 km 500 de la cité. Les vestiges d’un édifice octogonal sont ceux d'un temple romain de tradition gauloise dont il ne reste que la « cella ». Cette tour est le plus haut mur romain (24 mètres) debout en Bretagne. A l’intérieur de la « cella » se trouvait initialement la statue de la divinité vénérée par les pèlerins déambulant autour de la chambre sacrée. Des statues de divinités plus modestes étaient placées de chaque côté. Pour atteindre la « cella », les pèlerins devaient gravir de nombreuses marches qui ont été dégagées actuellement. Détruit par le feu à la fin du IIIe siècle, ses pierres furent réutilisées jusqu’au XIXe dans nombre d’édifices et habitations des environs.
|
|||||||||||||||||||||||||||
Nous nous restaurons au « Val de Gravel » à Corseul:
|
|||||||||||||||||||||||||||
Le château du Guildo est implanté sur un éperon rocheux, bordé à l’ouest et au nord par l’Arguenon, à l’est par une vallée marécageuse dans laquelle coule un ruisseau. Il est donc construit sur un site naturellement facile à défendre. C’est une place forte médiévale dont la construction s’échelonne du XIIIe au XVe siècle. C’est la demeure de Gilles de Bretagne, époux de Françoise de Dinan, qui entretient des relations dangereuses avec le Roi d’Angleterre. Arrêté en 1446 sur ordre de son frère le Duc de Bretagne François Ier, Gilles connaît plusieurs prisons avant de mourir. (Lire) Le château devient un repère de ligueurs au XVIe siècle. Il est attaqué au canon et on trouve des boulets incrustés dans ses murs. Sur ordre des Etats de Bretagne, en 1618, il est en partie démantelé, mais le logis, dépourvu de ses fortifications, reste habitable au moins jusqu’à la fin du XVIIe siècle. Il servit de « carrière » et se vit dépouillé de ses plus belles pierres pour d’autres édifices ; il aurait peut être disparu sans l’intervention du département qui l’acheta en 1981 à son dernier propriétaire Rioust de Largentaye qui, lui-même, en avait acquit les ruines en 1948. Une association a été créée afin de faire revivre les cailloux de la vielle forteresse.
|
|||||||||||||||||||||||||||
Douve sud | Douve côté est | Douve et façade nord | Départ tour d'angle | ||||||||||||||||||||||||
Le glacis ouest | Mur est | Angle nord-ouest | Mur est | ||||||||||||||||||||||||
C’est là qu’intervient notre guide, Monsieur Paul Ladouce : « Un peu désœuvré en début de retraite en1985, je me suis alors lancé dans un projet un peu fou, celui de dégager le château de sa gangue, pour lui redonner un peu de sa splendeur ancienne ». M. Ladouce va ainsi, avec l’aide de l’association, s’attaquer aux broussailles et taillis qui couvrent de façon monstrueuse les abords du château ; il fait couper et évacuer des arbres en particulier après l’ouragan de 1987. Le lierre sera retiré des murs par une équipe de pompiers lors d’un entraînement. Avec les nombreuses pierres trouvées lors du dégagement des douves, M. Ladouce construit des murets de pierres sèches. Tous ses travaux se feront sans engins mécaniques. En 1993 : découverte d’un site de l’âge du fer dans le champ qui précède le château et un fossé gaulois en V (fossé de défense avec palissades). Dans ce champ, plus bas, découverte d’une forge gauloise avec tous les ingrédients nécessaires au travail du fer : un foyer grossier creusé dans la roche, une canalisation qui descend doucement d’ouest en est, permettant ainsi à l’eau d’être recueillie dans une vasque circulaire située un peu plus bas, et bien sur, un filon de minerai de fer qui court sous le site du sud-est au nord-ouest. Mais il se fait tard. Il faut songer au retour et comme souvent, Claude, notre Gentil Organisateur a du mal à rassembler les derniers passionnés !
MCLD Signalons deux ouvrages de Paul Ladouce |
|||||||||||||||||||||||||||
Gilles de Bretagne et son château - 2001 - Imprimé par ASTOURE, BP 6 - 22240 Fréhel | |||||||||||||||||||||||||||
Le site du Guildo - 2004 -Edité par l'auteur - Composé et mis en page par ASTOURE ATELIERS -Imprimerie de Guingamp |