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Kernascleden – Meslan – Le Croisty

 

 

Voilà, les fêtes de fin d’année sont passées ; une nouvelle année a commencé, nous souhaitons à tous les sociétaires qu’elle soit riche de rencontres, savoir, santé…Le tout dans le désordre !

 

 

 

 

Bonigeard 1.JPG (72403 octets)Le rendez-vous est toujours Place Glotin, ce dimanche à 8 H 30. Il fait un peu frais, mais la journée s’annonce bien ensoleillée et elle tiendra ses promesses. Le car arrive, on s’installe, c’est parti ! 9 H 10 : 1er arrêt : Bonigeard, en Meslan : le calvaire restauré, mais qui, des ans a subi les outrages et aussi, parait-il, ceux de la circulation est un peu abîmé. Cependant, il témoigne de l’importance qu’a eu ce lieu que peu de gens connaissent de nos jours. Merci, Claude ! Ce fut un carrefour qui permettait l’accès au port de Pont-Scorff car c’est là que passait la voie romaine. A proximité, se trouve la chapelle Ste Catherine de 1698, cette date est écrite sur l’une des poutres. A l’intérieur, l’on peut voir une statue de St Cornély1 et une de St Diboan : saint guérisseur dont le nom signifie qu’il enlève les peines, nous dit Louis. La fontaine, toute proche porte son nom (du saint !) l’eau n’est pas gelée malgré le -30 du thermomètre en place sur le poteau électrique. Derrière la chapelle une très belle maison avec des fenêtres à meneaux, serait l’ancien presbytère. C’est ici que nous rencontrons nos deux guides de la journée : JP Eludut et M Tuarze de l’association d’archéologie et d’histoire de Bretagne centrale.
1- Et non Saint Georges comme indiqué précédemment par erreur ainsi que nous l'a fait remarquer un internaute attentif

 

Quelques kilomètres et nous arrivons à Kernascleden. Le soleil brille et nous réchauffe alors que nous regardons et admirons la façade sud de la « chapelle aux 1000 clochetons »appelée ainsi à cause de la multitude des pinacles ; comme toujours, c’est la partie sud des édifices religieux qui est la plus ouvragée. La construction commence en 1420 et se termine en 1453 à l’initiative des ducs de Rohan, c’est un bel exemple de l’art gothique flamboyant ; le porche à l’est est appelé porche des hommes, celui de l’ouest : porche des femmes avec chacun un gâble finement dentelé et une profondeur qui permet d’y abriter 12 statues de saints, autrefois polychromes. Mais l’intérêt de ce lieu réside essentiellement dans les fresques qui se trouvent à l’intérieur. Elles datent, elles aussi du XVème siècle. Dans le bras sud du transept se trouve l’enfer, peinture murale à la fois inquiétante et drôle où les damnés mijotent dans des marmites sous l’œil de démons fourchus et hilares. A côté, la danse macabre nous fait comprendre que seigneurs, ecclésiastiques ou simples laboureurs se retrouvent sur un pied d’égalité devant la mort. Redécouvertes en 1912 mais très abîmées par l’humidité elles ont été restaurées à partir de 1996. Mais, ce n’est pas tout, les voûtes de la nef et du chœur sont également ornées de fresques représentant des anges musiciens et des scènes de la vie de la Vierge : l’Annonciation, ses funérailles et la Résurrection du Christ. Une Pieta en bois polychrome date du XVI ème siècle. 19 blasons ont été répertoriés sur l’édifice dont 13 à l’intérieur ; les familles nobles ont donc contribué au financement de la chapelle, les donateurs les plus généreux étant les Rohan et le duc de Bretagne.

Ste Anne Kernascléden.JPG (58062 octets)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Sainte Anne

 

Avant de quitter les lieux, notre guide nous raconte l’histoire du petit hibou qui s’était introduit dans le clocher et qui avait mangé beaucoup de chauve-souris, il en avait tellement mangé qu’il était devenu trop gros pour sortir par le trou par lequel il était entré et que pensez-vous qu’il advint ? Il fit du bruit et alerta les visiteurs qui se demandaient bien ce qui se passait dans ce clocher eh bien ce vacarme dans Landerneau de Kernascleden fit que l’on installa des caméras et que l’on ouvrit un musée en prise directe avec les bestioles appelées rhinolophes : chauve-souris qui présente une membrane semi-circulaire sur le nez, appelée pour cette raison fer à cheval.

 

 

Arrêt suivant : St Caradec-Trégomel où nous verrons la chapelle de St Cado du XVIIème, elle fut édifiée par les seigneurs de Kermerien. Sur le retable se trouvent les statues du saint patron, de St Guernahel et de ND de la Clarté ; le tabernacle est en bois doré, une Ste Anne enceinte se trouve sur le mur du bas-côté droit. Dehors, on peut voir les restes de l’ossuaire et des pierres tombales qui, autrefois, se trouvaient dans l’église. Louis XIV interdit l’inhumation dans les églises, cette nouvelle disposition fut très difficile à mettre en application.

 

Les estomacs crient famine, c’est l’heure ! Le restaurant Kerchoch, à quelques kms du Croisty nous accueille, au menu :

kir ; assiette piémontaise ; pintadeau frites

fromage ; salade ; nougat glacé et boisson.

 

 

Notre guide, cet après-midi nous fait visiter l’église du Croisty : le bourg, dont le nom signifie : le domaine de la Croix fut le siège d’une commanderie des chevaliers de St Jean de Jérusalem, puis ordre de Malte en 1530. L’intérêt de l’église réside dans les sablières sculptées et les 6 fragments du jubé, classé MH. Les sablières en bois polychrome représentent des scènes de la vie courante parfois réalistes comme l’homme jeune et vigoureux et aussi des scènes de chasse. L’église, terminée en 1553 comme l’atteste la date inscrite sur une des poutres est dédiée à St Jean Baptiste, le saint patron des Hospitaliers, sa statue en granit polychrome garde encore le porche de l’édifice dans lequel le commandeur rendait la justice. Au fil du temps, les murs se lézardèrent et l’édifice menaçait de tomber en ruines. Une restauration fut entreprise dans les années1990 et l’on découvrit une arche de style roman, témoin d’une construction antérieure. Sur la façade sud se trouve l’ossuaire. Notre guide nous raconte un épisode horrible de la vie en ces régions en 1779 ; une grave épidémie de dysenterie bacillaire sévissait, elle fit des milliers de victimes dans la France de l’ouest, ce fut un dégât collatéral de la guerre de Libération des Etats –Unis, aucun de ces termes n’existait à l’époque,me semble-t-il…Des troupes débarquant des différents ports :Brest, St Malo, Le Havre contaminèrent la région ; un exemple parlant :91 décès en 1779 au lieu de 30 en moyenne, les années précédentes. On laissait les malades chez les gens qui voulaient bien les accueillir le long du trajet .Les médecins qui suivaient les troupes étaient épouvantés en voyant la misère et le manque d’hygiène dans les campagnes, on donnait des œufs et de l’alcool pour solidifier les selles !!!Ce n’était pas mieux avant !

 

Sur le clocher, une statue : un moine, un livre dans la main, une échelle mais qui est-il ? Mme Barré, comme nous, aimerait le savoir, personne n’a la réponse, momentanément… car le portable est là! un peu plus tard, M. Barré Jr nous fait savoir qu’il s’agit de St Jean Climaque !!! Tout nouveau celui-là, mais les nouveaux étant les bienvenus, alors ? faisons connaissance, il était au VIème siècle nigoumène dans le Sinaï, son échelle représente l’échelle sainte du nom du livre qu il écrivit : une œuvre représentative de la littérature ascétique bizantine ; au XVIIIè ce livre fut traduit par Arnauld d’Andilly(1589-1674) l’écrivain de Port-Royal qui fut appelé le « courtisan anachorète ».

 

 

Nous quittons le village pour les bois de Lochrist et la chapelle de la Trinité en Ploerdut, un des points le plus haut de la région à 2750dm comme aime à nous le dire notre guide. Elle était en très mauvais état dans les années 60 et fut mise hors d’eau par une association de bénévoles. Cette chapelle était connue pour posséder une riche statuaire qui fut en partie « empruntée » par le clergé, on y voit des restes de fresques aux motifs géométriques rouges. Ce lieu est porteur d’énergie, en effet, devant la 2ème arcade du bas-côté nord le pendule s’affole !!! A 300m, la fontaine : salutaire pour les maux d’oreille.

Un petit tour dans les bois tant que …..et nous arrivons aux loges. C’était des habitations précaires, de forme ronde, démontables où vivaient de pauvres gens. En 1860, 80 personnes occupaient 20 loges qui, chacune n’avait qu’une seule pièce ; Les hommes étaient ouvriers agricoles, couvreurs en chaume, ils élevaient quelques volailles et cultivaient des parcelles. La population du bourg n’ appréciait guère ces personnes qui pourtant avaient des noms très courants comme : Tugdual Boursicaut.

 

La lumière décline, notre guide nous quitte, le chauffeur fait une magistrale marche arrière jusqu’à la route qui nous ramène à Lorient.

Encore une belle journée ! A bientôt.

JM