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LE VILLAGE DE POUL-FETAN JOYAU DE L’ARCHITECTURE RURALE (XVe-XVIIe
siècles) SAHPL
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Le petit village de Poul-Fétan (Poul
le lavoir, Fetan la fontaine) se trouve à |
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L’état du village en 1977, tout est en ruine et à l’abandon, portes et fenêtres se sont volatilisées, les toitures se sont écroulées, l’humidité et la végétation ont eu raison des bâtiments. (Photo Gaby Le Cam)
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Différents aspects du délabrement des bâtiments. (Photos Gaby Le Cam) * |
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* A Poul-Fetan autrefois on a compté jusqu’à soixante dix personnes ou plutôt "écuellées" par famille (environ sept mais nombreuses). On ne parlait pas de "maison" mais de "feux", dans le sens de foyers. La vie y était rude, les familles très pauvres comme souvent à cette époque. Les terres labourables sont peu productrices (seigle, sarrasin, du chanvre) mais permettent de subvenir, avec l’élevage de quelques animaux, aux besoins des habitants qui, il faut bien le dire, savaient se contenter de peu. En fait ils vivaient en autarcie complète, sans grands contacts avec l’extérieur mais heureux de leur vie communautaire sachant se retrouver lors de fréquentes veillées organisées chez l’un ou chez l’autre près des cheminées où il faisait bon deviser lors des longues soirées d’hiver, se raconter des histoires…d’antan ! La vie s’écoulait lentement au rythme des saisons amenant son lot de travaux, les moissons, les battages où tout le monde, femmes et enfants donnaient la main aidés par des voisins venus d’autres villages à qui l’on rendait la pareille. Ces travaux étaient l’occasion de fameux repas. Les récoltes étaient vendues par la suite à Hennebont ou Lochrist, puis le quotidien reprenait, les hommes reprenaient le travail aux champs, les femmes s’occupaient du bétail et de la maisonnée et se retrouvaient au lavoir pour leur "buée" c’est à dire leur lessive et les commérages qui allaient avec. Le modernisme touchera très peu ce village, quelques matériels agricoles, une route d’accès et l’électricité.
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Petit à petit le village va se vider, en 1939 il ne
restait que trois familles, en 1962 on comptait encore quatorze personnes.
Joseph Evanno fut le dernier habitant, il se retira à
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Dernières traces d’occupation : trois bouteilles abandonnées devant une fenêtre, quelques outils agricoles au fond d’une grange sans porte. (Photo Gaby Le Cam) |
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La situation semblait inéluctable mais c’était sans compter sans la municipalité de Quistinic qui décide, en 1977, d’acquérir le hameau, consciente de son intérêt patrimoniale, et d'engager un vaste programme de restauration.
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Le site en plein chantier et les premières restaurations. Déjà les maçonneries ont été consolidées, les charpentes reprises, les toitures de chaume refaites à l'ancienne.(Photos Gaby Le Cam) |
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Ce projet obtient le soutien du sous-préfet de l’époque M. Proust et
de nombreuses associations dont Les Vielles Pierres de Quistinic, le
Centre Culturel du Pays de Baud et son président M. Henri Maho,
l’Association Bretonne de Rénovation Immobilière. Les projets étaient
d’aménager des gîtes ruraux, la reconstitution d’une maison bretonne
du 17e siècle avec les outils de l’époque, d’ateliers
d’artisans d’art, restait à trouver le financement de l’opération,
ce qui ne fut pas une mince affaire. Il fallut frapper à de nombreuses
portes : le Conseil Général du Morbihan, différents ministères,
Agriculture et Environnement,
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De nombreuses animations sont proposées aux nombreux visiteurs : exposition d’artisanat, fête du cidre avec dégustation. (Photos Gaby Le Cam) |
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Depuis Poul-Fetan à beaucoup évolué, de nombreux artisans sont venus s’installer et des activités sont présentées tout au long de la journée aux 50000 visiteurs qui fréquentent le site annuellement : lavandières, tisseuses de laine, fabrication du beurre, préparation de la bouillie, maréchal ferrant, potier, traite des vaches, jeux bretons, battages et fête du cidre, fabrication du pain….on peut déguster des crêpes à l’auberge de Ti Louise. Une ombre
au tableau en 2002 avec un dépôt de bilan. Le village allait-il mourir
une deuxième fois ? Non, Un renouveau donc pour ce village de Poul-Fetan qui abrita pendant plusieurs siècles une tranche de vie de la paysannerie bretonne pour se transformer en centre touristique. A-il perdu son âme ? Au moins il survit.
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Sources : Archives
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