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CHRONIQUE
DES JOURS SOMBRES LORIENT,
juin 1940 Lucien
LE PALLEC Université
du temps Libre En
cette mi-juin 1940, alors que l'Amirauté jette sa première note d'
alarme, en faisant embarquer tout l'or de
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Le 16
juin, quatre chasseurs de sous- marins les chasseurs 8, 12, 15 et 16
arrivent traînés à la remorque, en provenance de Cherbourg, fuyant
l'avance des troupes allemandes. Le même jour l'aviso Ailette
de la 5e escadrille d'avisos, basée à Lorient, signale dans son
journal d'opérations : "15h, alerte aérienne. A 18h, le
torpilleur Epée, en entraînement
entre Groix et Belle-Ile, ouvre le feu sur des appareils identifiés
comme étant des Junkers 88 ou des Heinkels 111.
Nulle
trace de ces événements dans la presse locale qui, toutefois, avait
signalé le 13 juin "les deux alertes aériennes n'ont donné lieu
à aucun incident... ! '' L'on se borne à indiquer les moyens d'économiser
l'essence, à annoncer un service restreint pour
les transports aux plages et à interdire les cafés et restaurants aux
marins étrangers après 21 h.
Le 17 juin à deux heures du matin, on entre précipitamment au
bassin l'aviso
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A
20h, ce même jour, le capitaine de corvette Griffe prend la permanence
état- major à Le 18
juin à 0h15, "alerte aérienne'' signalée par Pendant
ce temps, l'embarquement de l'or se poursuit sans relâche à bord du Victor
Schoelcher, toute source lumineuse masquée par des bâches. Et
depuis 0h30, la passe est minée et la navigation interdite. A 7h Dans
la nuit, des pêcheurs ayant aperçu la chute des mines, sont rassemblés
au PC secteur du front de mer afin de situer les mines sur la carte ;
elles semblent être tombées sur un alignement du clocher de Plœmeur
par le château d'eau de Larmor. A 13h
tombe « ordre d'appareillage général ». Tous les navires
doivent rallier Casablanca. Ceux dont l'autonomie ne le permet pas,
doivent partir en Angleterre. Deux
navires sont sabordés : l'aviso Enseigne
Henry et le patrouilleur Le 18
juin dans l'après-midi, les cuves à mazout du Priatec, situées sur la
rive gauche de l'arsenal sont incendiées, ainsi que celles se trouvant
à proximité du pont Gueydon sur la même rive. Le mazout des cuves éventrées
se répand dans le Scorff qui se couvre de flammes[1]. Si le
Strasbourg[2]
et le Condé résistent aux flammes, il n'en est pas de même pour Sur
la rive droite, le Vaucluse et
Seuls
quelques vieux navires condamnés, servant de pontons, sont épargnés
par la marée de feu. Les anciens avisos Audacieuse
et Surveillante et le ponton Isère
qui auront le triste privilège de voir accoster contre leur coque
les sous- marins allemands tels : l’U.30
de Lemp, 1' U.47 de Prien ou 1' U.99
de Kretshmer, accueillis par les fanfares et les bouquets de fleurs. Le 19
juin, le chalutier Tanche,
arrivé le matin, quitte Lorient dans l'après-midi et saute sur une
mine dans la passe ouest. On dénombrera 190 victimes. Le 17
juillet 1940, le sous-marin allemand U.30
franchira la passe de Port- Louis pour venir se ravitailler, sous un
ciel obscurci par les fumées du Priatec où l'incendie fait toujours
rage, et ne sera éteint que le 26 juillet. Image symbole de
l'Occupation qui devait durer cinq ans et apporter ruines, deuils et misère.
. . [1] 95 000 tonnes de mazout réparties en dix cuves. [2] Strasbourg (ex-Regensburg), ponton d'amarrage depuis le 15 janvier 1936 [3] Désarmé en août 1 902, le Scorpion avait également servi de but de tirs avant de servir de ponton d’amarrage
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