LE CHALUTIER
«TANCHE» Lucien
Le Pallec UTL/PL Le
chalutier « Tanche » construit
aux Établissements Belleville à La Pallice, faisait partie d’une série
de huit unités de chalutiers patrouilleurs (Ablette, Anguille II,
Barbeau, Brême, Brochet, Perche[1],
Tanche, Truite) :
En janvier 1920, à
Marseille, il est acquis par le secrétariat à la Marine marchande pour
l’Office national des pêches et la
recherche océanologique. Le 1er février 1920, il appareille
de Marseille vers Lorient, sur la demande de la Marine marchande avec un
équipage de la Marine nationale de Toulon, sous les ordres du L.V. Le
Guen. Il fait escale à Vigo le 18 et arrive à Lorient le 20 février.
A son arrivée il subit des transformations à l’arsenal (les cales à
poissons sont transformées en six chambres et laboratoire). En juillet,
il est inscrit comme « appartenant à l’État et domicilié à
Lorient ». Trois gardes-pêche dont un mécanicien sont désignés
par le Sous-secrétariat à la Marine marchande sous le commandement du
L.V. Mugnier. Le 29 août 1920 la
« Tanche » appareille
vers Groix avec les autorités (dont
monsieur Paul Bignon sous-secrétaire d’état à la marine
marchande) dans le cadre de la fête de la
quinzaine du poisson et
de l’inauguration des entrepôts frigorifiques de Keroman. La carrière
de la « Tanche » à Lorient est la suivante : - armé le 6 juin 1921, désarmé le 6 octobre - armé le 15 mai 1922, désarmé le 14 novembre - armé le 25 avril 1923, désarmé le 1er octobre - armé le 22 avril 1924, désarmé le 7 août - armé le 22 juillet 1926, désarmé le 7 juillet 1927 - armé le 6 juin 1928, désarmé le 1er août 1928 Il effectue des missions de recherches océanologiques dans le golfe de Gascogne et sur les côtes du Maroc, (migration des thons et étude de l’incidence du bruit des hélices sur la faune marine). Remis aux Domaines le 28 novembre 1929, provenant du département des Travaux publics, le chalutier « Tanche » est vendu le 20 avril 1930 à MM. Paris et Alaterre de Equeurdreville (Manche). Il part au Havre en mai 1930, pour transformations.[3] Le
Drame de la « Tanche » (19 juin 1940) Les chalutiers de Fécamp « Tanche » et « Saint Pierre » arrivent au port de pêche de Keroman le 19 juin 1940 à 06h00. Ils accostent côté intérieur du quai à charbon (môle est). L’appareillage général et l’évacuation de la rade ordonnés la veille par le Préfet maritime sont pratiquement terminés. Après avoir reçu les ordres de la Préfecture maritime, c’est d’abord le « Saint Pierre » qui appareille vers 15h00 avec une centaine de réfugiés vers le Verdon, où il arrivera le lendemain sans encombre. La « Tanche » appareille peu après avec environ deux cents réfugiés et militaires. Vers 16h00, alors qu’il se trouve à peine à trois milles dans le sud de Kéroman, le chalutier « Tanche » heurte une mine et sombre rapidement. (Dans le 285 et à 150 m. de la tourelle des Truies). On déplorera environ 150 victimes et seulement une dizaine de rescapés. La « Tanche » avait reçu comme tous les navires l’ordre de rallier un port au sud de la Loire (Note n° 754 de la Direction du port du 12 novembre 1940, transmise à l’Etat-major de la Marine le 22 novembre 1940). Dans son récit, Tony Proteau de Vannes, rescapé de la tragédie[4] parle : « Des marins paraissent en disposition d’appareiller, le bateau (La « Tanche ») doit transporter des réfugiés vers le sud-ouest » et il évoque dans son récit « La Rochelle, Bayonne et le Maroc ». Ce qui contredit formellement les allégations selon lesquelles le chalutier partait en Angleterre. On notera à ce sujet que, sur 68 chalutiers lorientais réquisitionnés, sept ont rallié l’Angleterre, six ont été saisis au cours de l’opération « Catapult »[5] et ont été rendus à la fin de la guerre. Un seul a porté le pavillon des Forces navales françaises libres : le « Keryado» de l’armement Gauthier qui a coulé par fortune de mer dans la Manche le 6 mars 1941.
(Lettre
1687 SH/MAR/SAB SERVICE HISTORIQUE
- Archives historiques de la Marine – Vincennes)
Annotations
manuscrites: Transmis à Monsieur
l’Amiral de la Flotte, Secrétaire d’État à la Marine (F.M.F. /4)
comme suite à la note Lorient, Le
13/11/1940 L’Ingénieur Général
du Génie Maritime ANTOINE/Directeur des Constructions Navales/Signé
ANTOINE[6]
Figurent
sur l’original : -
Un tampon du 13 Novembre 1940 de la Direction des Constructions Navales
-
Un tampon du 22 Novembre 1940 -
Un tampon de l’Amirauté française du 23 Novembre 1940.
Pour copie conforme, LORIENT Le 14 Août 1987, Lucien Le Pallec [1] Le Patrouilleur « Perche » construit à Nantes sera transformé à Lorient en 1920 comme garde-pêche et sera affecté en Corse. [2] French war Ships of World Warone (J.Labayle-Couat. ed. Ian Allan 1974) [3] Le Nouvelliste du Morbihan [4] Voir Le Nouvelliste du Morbihan des 4 et 5 septembre 1940, ainsi que le Bulletin du collège Saint François-Xavier de Vannes de Noël 1941 [5]
Le 3 Juillet 1940, tous les navires
français présents en Angleterre sont saisis. Certains équipages
de navires ont été
rapatriés sur leur demande. [6]
L’IGGM
Antoine assurait par intérim les fonctions de Préfet
maritime, l’amiral de Penfentanyo de Kervereguin, étant
prisonnier de guerre, suite aux combats des 5 chemins de Guidel du
18 Juin 1940. Cette note express a été transmise directement
de Lorient à Paris, alors que l'ingénieur général Antoine
aurait dû rendre compte au Sous-secrétariat d'État à la
Marine par une autre notre express sous une autre forme. A noter que
le Ministère de la Marine est déjà supprimé dans le gouvernement
Pétain. La transmission directe de Lorient à Paris a
amené un mélange de signatures.
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