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MONTENEUF - RUFFIAC – GUER 27 Novembre 2011 Ciel menaçant mais température clémente à 8h00, heure du départ de la Place Glotin. A Languidic les essuie-glaces sont en fonctionnement, à Ploërmel on réclame le chauffage. Arrivée à Monteneuf à 9h40 où nous attend Mme Claire Tardieu.
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MONTENEUF - LES PIERRES DROITES La partie fouillée et restaurée que nous avons visitée s’étend sur quelques hectares au sud de la route et comporte plusieurs files (mot préféré à alignements) de menhirs de schiste rouge, la pierre locale. Jusqu’en 1980 seuls trois menhirs étaient encore debout et visibles et ce n’est qu’à la suite d’un incendie de cette zone que de nombreux autres menhirs couchés réapparurent dont certains avaient été volontairement brisés, comme le prouve la fracture « perpendiculaire » au feuillage du schiste. Pour les pierres qui furent abattues, la face qui reposait directement sur le sol présente actuellement une couleur rouille orangée due aux différents oxydes de fer contenus dans le schiste rouge local. Seuls les trois menhirs restés debout sont à la fois érodés par les intempéries, patinés par le temps et couverts de lichens ce qui atteste de leur longue présence dressés en ce lieu : 5000 à 7000 ans quand même ! Lorsque, en 1989, sous la conduite de M. Le Cerf, du SRA, il a été décidé de redresser les pierres couchées, les traces d’érosion liées à l’écoulement de l’eau ont permis de repérer le sommet du menhir, donc de sa base et de la fosse de calage en général très peu profonde : 50 cm de profondeur pour le plus grand menhir du site (plus de cinq mètres pour 32 tonnes). C’est aussi en observant l’orientation de feuilles de schiste que l’on peut faire la différence entre les menhirs couchés et les roches d’affleurement. A l’extrémité ouest de la file principale est une « carrière» dans laquelle un menhir en voie d’extraction permet d’imaginer la technique employée : coins de bois introduits entre les « feuilles » de schiste. Ici la roche s’est cassée aussi le menhir a-t-il été abandonné sans être extrait. |
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Une fois la pierre extraite de la carrière, reste éventuellement à lui donner une forme particulière en retouchant notamment les bords par épannelage pour une forme de biseau ou martelage pour un surface plus plate, puis, ce qui n’est pas une mince affaire, à la transporter et enfin à la dresser. |
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A quelques centaines de mètres du site, dans les bois, un espace assez vaste a été aménagé où, de façon fort didactique des techniques de transport, de redressement et de calage sont proposées, grandeur nature. C’est une forme d’archéologie expérimentale puisqu’il s’agit essentiellement d’hypothè-ses parfois proposées à partir d’observations de techniques encore utilisées aujourd’hui, comme à Madagascar.
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On tire et on pousse: le déplacement se fait sur des rondins que l'on replace au fur et à mesure devant le menhir |
On tire: le"traineau"progresse sur des rondins posés sur un "chemin de bois" |
On rame: les leviers manoeuvrés des deux côtés simultanément font avancer le menhir petit à petit. |
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RUFFIAC : MANOIR DE BALANGEARD (XVe et XVIIe) Vers 14h30 nous arrivons au manoir de Balangeard où nous sommes attendus par les propriétaires actuels, M. et Mme Le Pallec.
Précédée d’une vaste cour carrée limitée par la métairie à l’est, des bâtiments d’exploitation à l’ouest et au sud par un mur percé d’un large portail flanqué à droite d’un porte « piétonne », la demeure de La Rivière avec sa large façade de schiste sombre et son vaste toit d’ardoise dit « à croupes » ne semble pas avoir beaucoup changé depuis sa reconstruction au XVIIe siècle. (En 1481 il appartenait à Guillaume Aigaisse, en 1536 à Gilles Aigaisse) Les piliers du portail supportent deux statues à l’effigie des propriétaires en costume Louis XIII qui semblent attendre le visiteur : Alain Chesnaye, avocat au parlement de Bretagne, est en bragou-braz ; sa femme, Françoise Bressel, porte une collerette et une robe dont les manches « à crevés » évoquent une mode qui aura duré plus d’un siècle : des entailles dans le tissu laissaient apparaître la doublure de couleur vive. Le linteau en schiste bleu de la porte d’entrée est surmonté d’une pierre sculptée datée de 1634, la seule pierre de granite de la façade. On y voit un blason dont les tenants sont deux sirènes d’allure « nordique » et accompagné de deux couronnes dans lesquelles on devine des portraits. A côté du portrait de la femme, un cœur renversé, la pointe en l’air : c’est un cœur « navré » qui indique la tristesse du mari à la suite du décès de son épouse. Cet émouvant symbole se retrouve en plusieurs endroits de la maison et a été repris par M. Le Pallec pour « ajourer » portes et volets de la métairie.
A l’arrière du logis une tour carrée abrite un escalier à volées droites qui mène à l’étage et à une chambre haute dont le plancher à disparu, ce qui permet d’admirer la très belle charpente et son exemplaire unique d’échelle de charpentier constituée de grosses chevilles traversant les montants des arbalétriers.
Une seconde tour ronde plus petite se greffe sur le côté ouest : ce sont les toilettes du premier étage.
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A l’intérieur, meubles d’époque, tentures, tapisseries et tableaux constituent un décor très authentique pour des pièces dont l’organisation est restée celle du manoir d’origine. Entre autres, signalons une armoire très rare (un des premiers meubles de ce genre avec deux battants) dont les panneaux de portes sont décorés de tulipes, ce qui permettrait de la dater de la « tulipomania » du début du XVIIe, ou un tapis « de cour » aux rares teintes vertes ayant appartenu à la sœur du shah d’Iran.
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Ci-dessus une « verdure » avec ses trois plans caractéristiques : grands arbres au premier plan, ruisseau et animaux au second plan et paysage campagnard ou village au troisième et dernier plan. |
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Ci-dessous, fragment de la tapisserie
du dossier d’un canapé. On y trouve des animaux exotiques (éléphants)
ou fabuleux (satyre) ainsi que des femmes portant elles aussi des robes
à manches « à crevés ».
Ainsi, avec maison, cour et parc entourés d’un mur d’enceinte, le manoir de Balangeard dégage une réelle impression d’authenticité et évoque, sinon une maison noble, du moins "la demeure d’un gentilhomme, d’un « sieur »"
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GUER - LE PRIEURE DE SAINT-ETIENNE
La journée est bien avancée lorsque nous arrivons au prieuré de Saint-Etienne de Guer. La chapelle Saint-Etienne (Xe) considérée comme la plus ancienne du Morbihan abrite des vestiges de temple gallo-romain qui attestent d’une présence ancienne sur le site. Souvent modifié, l’édifice de plan rectangulaire sera vendu comme bien national, abandonné puis réutilisé comme grange à l’époque moderne. Le pignon est, aux deux contreforts peu saillants, présente à sa base un appareil de pierres et de briques (romaines de récupération?) assez régulier surmonté d’un niveau de moellons irréguliers puis par des schistes. Le haut du mur est décoré de plusieurs rangs de briques rythmés par des arcs faits de tuiles ou de briques posées sur champ et s’appuyant en triangle les unes contre les autres. La restauration de l’édifice touche à sa fin : statues et retable sont restaurés à Pontivy et les dernières fresques ont été sauvées de la destruction : l’enduit d’argile et de sable sur lequel elles étaient faites se décollait du mur depuis la sécheresse de 2003 et seul un minutieux travail de recollage avec des résines spéciales a évité leur disparition définitive. Les peintures murales limitées au chœur s’arrêtent à la limite de ce qui devait être le jubé. Elles représentent des scènes de la bible ou la vie et le martyre de quelques saints qu’il est parfois difficile d’identifier.
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Saint Morice | Sainte Apolline | Saint Joseph d'Arimathie | Saint Sébastien |
Ces peintures sont datées du XVe siècle mais elles ont sans doute été recouvertes lorsque la chapelle a servi au culte protestant. Retour à Lorient vers 19h30
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Le menu du jour : le pot au feu, avec sa soupe, son bœuf gros sel et ses légumes variés ; le fromage et sa salade au vinaigre balsamique ; la tarte fine tiède aux pommes et sa glace à la vanille ; café – Kir, Bordeaux et Vin blanc YC |