Ce matin, tout va bien,
pas de neige, il fait un peu froid mais le soleil de mars ne devrait pas
tarder à nous réchauffer, s’il n’y a pas de
giboulées ! ! ! |
La
route de ce dimanche est tranquille et c’est avec plaisir que nous
arrivons à Loyat :ce nom viendrait de celui d’un officier
romain Loyatus, ou du mot breton loué qui signifie cuillerée. En
effet, la colline sur laquelle est construit le bourg présenterait la
forme d’une cuillère renversée ! Loyat est mentionné
vers 1055 dans un acte de donation fait par Josselin, vicomte de
Porhoët, en faveur de l’Abbaye de Redon ou du prieuré Ste
Croix de Josselin. La paroisse dépendait autrefois du diocèse de
St-Malo. |
Vue panoramique du Château de Loyat |
Après avoir
traversé le bourg, nous arrivons au château dont nous allons faire la
visite en compagnie de M. Dargnies qui en est le propriétaire.
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Le château que nous voyons a été
construit entre 1708 et 1738 d’après les plans de l’architecte
Olivier Delourme, pour René de Coëtlogon, vicomte de Loyat. On l’appelle
le château aux 100 fenêtres, on exagère, il n’y en a…que
97 ! ! !. Depuis 1967, il est classé MH ainsi que 40 des
150 ha du parc. Les armoiries des Coëtlogon figurent sur la façade.
Avant cette construction, nous dit notre guide, il y eut un manoir au
XVIème et peut-être même au XIIème.
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Le château sort de la famille
Coëtlogon en 1791 à la mort du dernier vicomte de Loyat. Il fut alors
acquis par les Nompère de Champagny, Duc de Cadore, l’un d’eux
Jean-Baptiste fut ministre de Napoléon. Le nouveau propriétaire
décida de combler les douves pour ouvrir une perspective sur le parc
imitant en cela les Invalides, mais ruiné il met le château en vente.
C’est alors que l’arrière-grand-père de notre hôte, l’enseigne
de vaisseau Delprat décide de venir en Bretagne pour acquérir une
propriété au bord de mer, sur l’Aven plus exactement. Venant de
Paris, bien sûr, il passe par Ploërmel et là on lui dit qu’une
propriété est à vendre ; c’est le château de Loyat, il le
visite et, conquis par l’environnement, se porte acquéreur…sur les
rives de l’étang au duc. Ensuite ce sont les Régnault de Prémesnil
qui en héritent, la grand-mère de M. Dargnies y vivra 96 ans,
électricité fournie par une éolienne conçue par le grand-père
polytechnicien et chauffage fourni par des poëles
Godin ! |
Ce château n’est jamais resté plus
de 100 ans dans les familles successives qui en étaient propriétaires,
ruinées elles se trouvaient dans l’obligation de vendre, alors il
faut trouver des solutions : un musée ?
Ayant fait la connaissance des divers
occupants, nous sommes maintenant invités à faire la visite
extérieure. Nous nous trouvons devant le pignon ouest, il donne sur les
communs et c’est là que se trouvent les cuisines ; à l’étage
étaient les appartements de Monsieur. Nous contournons le bâtiment et
nous nous retrouvons à l’arrière du château qui curieusement semble
moins imposant, à juste titre, car il comporte un étage de
moins ! Vous allez bientôt comprendre !
Poursuivant notre promenade dans le
jardin d’agrément, nous arrivons sous le cèdre qui a perdu une
grosse branche lors de la dernière tempête et là Mme Dargnies et son
fils nous offrent un thé bien chaud : c’est très agréable car
il fait un peu froid ! Côté Est bien ensoleillé ce matin, nous
attend une surprise : nous sommes devant une malouinière ! C’est
à s’y méprendre : même ordonnancement, mêmes
dimensions : 15m sur 7,5m. A l’étage se trouvaient les
appartements de Madame, à l’opposé de ceux de Monsieur.
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Les communs |
La façade arrière |
"La Malouinière" |
Côté Nord, nous entrons de
plain-pied pour la visite de l’étage noble, (pas de contradiction
entre les deux termes employés) il comprend l’antichambre, le grand
salon et la salle à manger. Ces différentes pièces abritent un
mobilier de qualité en partie classé : une tapisserie des
Flandres, une Dormition et une Assomption de la Vierge en bois doré et
un Christ en Majesté. Les boiseries qui recouvrent les murs des pièces
de cet étage sont d’origine, quelques années plus tard un projet de
peinture avait été envisagé comme en témoigne une gravure. Sur un
des murs de l’antichambre, un tableau représente le Cardinal de
Fleury qui fut ministre et précepteur de Louis XV et peut-être aussi
des Coëtlogon, c’est une copie d’époque (d’un peintre vannetais)
du tableau original peint par Rigault. Voici ce qu’a écrit
Voltaire :
Vers pour mettre au bas du portrait de M. le
Cardinal de Fleury:
De la grandeur modeste il est l’exemple rare
Père de la Patrie et père de son roi
Libéral de ses biens, du bien public avare
Il fit tout pour l’Etat et ne fit rien pour soi.
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Sculpture en bois doré |
Le lutrin |
Le lutrin (détail) |
En descendant l’escalier qui
déroule une magnifique rampe en fer forgé nous admirons un lutrin
(début XVIIIème) et un buste en marbre d’une jolie impératrice
romaine. Nous arrivons dans le majestueux vestibule d’honneur utilisé
pour des réceptions.
Côté Est du grand vestibule
se trouve la chapelle, installée dans l’ancienne salle des gardes,
depuis la démolition de la chapelle extérieure. Côté ouest, la
grande cuisine où sont exposées des collections d’ustensiles anciens
et le long de la façade Nord les caves, maintenant nous comprenons la
différence de niveau entre les deux façades !
Deux pavillons complètent l’ensemble.
Au XXème, dans l’un habitait le jardinier et sa famille, dans l’autre,
côté ouest, le fermier. Il y eut une époque où le château employait
40 personnes, aujourd’hui 1 homme de confiance s’occupe de
tout
Outre la chapelle il y avait un
colombier qui a lui aussi disparu. Le parc a beaucoup souffert des
différentes tempêtes, les hêtres surtout. M. Dargnies souhaite
vivement redonner un aspect authentique à son parc, c’est pourquoi,
nous dit-il que…parfois par une nuit sans lune, des palmiers se
retrouvent au sol et d’aucuns entendent même des bruits bizarres…
Il est annoncé que d’ici peu des rhododendrons, des camélias et
autres azalées pourraient subir le même sort. Que voulez-vous :
un jardin à l’anglaise ou à la française ? Je me suis laissé
dire que le parc fut dessiné par l’architecte-paysagiste Le Blond qui
fut élève de Le Nôtre, là est sans doute la raison ! Déjà la
matinée est bien avancée et nous allons quitter la famille Dargnies.
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Le car nous a attendu patiemment et c’est
vers Ploërmel que nous nous dirigeons : Restaurant les
Routiers : Menu Kir - Terrine de saumon sauce cocktail -Rôti
de veau champignons, pommes sautées, petits pois, carottes- Assiette de
fromages sur salade -Tarte aux pomme -Vin - Café.
Il est l’heure de repartir et
comme toujours l’heure c’est l’heure, heureusement que Claude est
là pour nous le rappeler ! Un petit tour en car et nous sommes au
centre de Ploërmel pour une visite guidée.
Plou Armel, du nom de Armel né
en Bretagne insulaire en 482, il traversa la mer et débarqua en 518 à
l’Aber Ildut avec des compagnons. Là, ils installèrent un monastère
et quelque temps plus tard Armel en confia la direction à un de ses
disciples, aujourd’hui ce lieu s’appelle Plouarzel. Lui, Armel
partit vers le sud de la Bretagne, fit halte à Quimper :
Ergué-Armel, puis dans la presqu’île de Quiberon : Plouharnel
et plus longuement dans le golfe du Morbihan à St Armel. La réputation
de sainteté d’Armel arriva jusqu’au roi des Francs Childebert.
Celui-ci le convoqua à sa cour et le garda 7 ans près de lui. Armel s’ennuyait
un peu à la Cour, enfin il obtint la possibilité de la quitter mais à
la condition de s’établir non loin de Rennes où le Roi lui donna des
terres pour fonder un nouveau monastère aux Boschaux (à 13 km de
Rennes). Un peu plus tard il arrive aux confins de la forêt de
Brocéliande où il crée un établissement monastique qui allait
devenir le Plou d’Armel.
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