Port-Louis (56) Sortie du 23 avril 2006

9H30. RV devant la Thalassa, cette fois nous délaissons le car et prenons le bateau, notre guide émérite, sympathique et bien connu est Claude Chrestien. C’est parti! Sur notre gauche, non pardon à bâbord, le Péristyle avec entre autres le souvenir de la Compagnie des Indes et de son magasin où l’on vendait les étoffes et les épices aux enchères. Levant la tête, quelle découverte!…La Tour du même nom, elle n’a jamais été un feu mais une tour d’observation, souvent détruite par la foudre. Au pied de la tour nous devinons les moulins à vent d’où descend la plus ancienne rue de Lorient, dans cette rue se trouvait la boulangerie qui fabriquait le pain, bien sûr et aussi les biscuits de mer si nécessaires sur les bateaux. Claude évoque le bagne ses pontons, Louis Garneray qui a écrit un livre sur le sujet et peint une toile: Vue de L’Orient prise de Caudan, les fours à chaux etc.…

Une incursion dans le port de la Marine Nationale et nous découvrons les bassins de radoub où ont été construites les fameuses frégates et les remorqueurs, au fond nous voyons le pont de chemin de fer construit entre 1858 et 1862.

Demi-tour: à bâbord , les 2 épaves du Beauvais et du Rhône servent de brise-lames pour les bateaux de plaisance de la Marine mais aussi de perchoir pour les cormorans et autres goélands. A tribord, côté Lorient, le quai des congélateurs, c’est d’ici que partaient les poulets de la maison Doux pour l’Irak, plus loin les cuves d’hydrocarbures qui représentent un réel danger pour la ville et dont on projette le déménagement, ensuite le port de commerce qui recevra bientôt les bateaux appelés Panamax du nom du canal actuellement ce sont les plus grands transporteurs de marchandises en attendant les post-panamax qui seront encore plus gros!

Nous passons devant la grande glacière due à M.Verrières, ingénieur du port entre 1919 et 1927. Le bâtiment ne ressemble en rien à ce que peut évoquer le nom: Verrière! Puis c’est le bateau Noé parqué le long du quai depuis des années, son propriétaire a des soucis.

Dépassé le port de pêche, nous sommes devant la base des sous-marins construite entre 1941 et1943, de 15 à17000 personnes y ont travaillé, c’est un monument unique au monde nous dit Claude, le sable pour la construction venait d’Etel, devant les alvéoles de la Base ont été coulés 2 bateaux: le Crapaud et le Strasbourg, ceci pour empêcher les avions alliés de piquer sur la Base. A côté des installations récentes pour les bateaux de la course au large, se trouve la Tour Davis qui fut construite pour l’entraînement des sous-mariniers allemands, puis le Victor Pleven légèrement déplacé mais pour aller où? peut-être pour se souvenir que Lorient a un jour chassé la baleine dans les eaux de Gâvres!


Vue générale de la Base sous-marine	Les deux premiers alvéoles	Un alvéole (1)

Maintenant c’est le port de plaisance du Kernével et les 3 villas dont l’une a servi de poste de commandement à l’Amiral Denitz. Au-delà des villas, le fort du même nom construit en 1756 pour se protéger des Anglais.

Larmor, son église et son clocher il existe une tradition qui veut que tout bâtiment sortant de la rade pour un long périple se doit de saluer Notre Dame de Larmor:« Bon vent à qui me salue» , le bateau tire quelques coups de canon et les cloches lui répondent. On raconte que la Sémillante en partance pour la Crimée en 1855 ne suivit pas ce rituel, serait-ce la raison de son naufrage dans les bouches de Bonifacio? On peut, de nos jours, se recueillir aux îles Lavezzi devant la stèle commémorant le naufrage des 685 marins.

Nous traversons la rade et accostons au Port-Louis, les caves, les magasins, les entrepôts existent toujours, mais ce sont des propriétés privées, sauf ceux que l’on peut apercevoir, car à la bonne saison ils se transforment en restaurant, mais c’est quoi la bonne saison?

Tout tranquillement , nous nous dirigeons vers le restaurant: le jardin de St Aimée, moi si vous m’aviez bandé les yeux, je n’aurais pas su où je me trouvais, mais si on sait se servir des couverts à poisson pas de soucis! C’est la Grèce? l’Egypte? dépaysement assuré! Le repas est très bon mais j’ai oublié de demander le menu et je ne sais plus! Mais le plus important c’est que Claude a son anniversaire aujourd’hui et qu’il va être bien fêté en chansons grâce à M. Mermet qui interprète: Le turbot de Pornic, Le Quinze côtes, L’air des Payens. Toute l’assistance applaudit à tout rompre! On n’a pas tous les jours … ans!

Après-midi : visite du Port-Louis.

Les remparts ont été édifiés entre 1649 et 1653, La Meilleraye étant gouverneur.

Nous traversons un tunnel qui nous permet de nous retrouver sur le front de mer, face à Gavres, trottinant nous arrivons en face de l’île aux souris, autrefois appelée l’île aux prisonniers où se trouve un tumulus puis c’est la porte du Lohic en face de laquelle se trouve le parc à boulets. Plus loin le bastion du Papegaut, et nous arrivons devant la Citadelle construite par les Espagnols appelés par Mercoeur, durant les Guerres de la Ligue.

Nous nous promenons en 2 groupes et visitons le Musée de la Compagnie des Indes. Dans une salle un bruit de mer déchaînée nous rappelle le naufrage de la Sémillante dont nous avons parlé plus haut. Ensuite ce sont les Trésors d’Océans avec tout le matériel retrouvé dans les épaves: ancres, cloches, vaisselle rapportée des Indes telle la porcelaine Imari du nom d’un port du Japon! Des instruments de navigation: astrolabe quadrant ou planisphère, sphère armiliaire, autant d’objets qui en plus d’être indispensables à la navigation de l’époque sont d’une grande beauté!

Nous quittons le Musée mais c’est sûr nous reviendrons, il y a encore beaucoup à voir et à revoir! Sous le soleil nous rejoignons le bateau qui nous attend. Au retour nous passons devant l’île Saint Michel et Claude, notre président, nous raconte une sombre histoire de chapelain retrouvé mort, peut-être tué par son frère le châtelain du Plessix en Lanester pour… une histoire d’argent.

Le bateau accoste, tout le monde retrouve la terre ferme, après cette belle journée.

A bientôt pour Clisson.

(1) - Quoique le dictionnaire de l'Académie le donne comme masc., alvéole est considéré comme fém. dans Besch. 1845, Lar. 19^e-Nouv. Lar. ill., Dub. et par de nombreux auteurs. (Lexilogos.com)

Dictionnaire Larousse:

Genre: Féminin.
Remarque
Le mot a longtemps été masculin et son emploi au féminin était naguère tenu pour fautif. Aujourd'hui, le féminin est si répandu que c'est le masculin qui paraît vieilli (mais l'Académie continue à considérer le mot comme masculin).