"Bâtie sur le sommet d'une colline, la chapelle
de Notre-Dame de Quelven, émerge, majestueuse, au dessus d'un paysage de
landes. On est surpris de découvrir, jeté dans une telle solitude, un
sanctuaire aussi imposant, digne de figurer parmi les monuments d'une grande
ville.
Cet édifice fut construit à la fin du XVème siécle, pour remplacer une
chapelle antérieure déjà très fréquentée par les pélerins. Le Pape
Nicolas V avait accordé le 20 septembre 1451 une indulgence de 5 ans et 5
quarantaines à tous ceux qui y feraient leurs dévotions aux jours de
l'Annonciation et de l'Assomption.
La fabrique de la cathédrale de Vannes vendit à Quelven l'excédent de la
provision des "pierres de Taillebourg" qu'elle possédait. L'atelier
des tailleurs se déplaça de Vannes à Quelven vers l'année 1485. Les voûtes
du choeur et du transept de la chapelle sont constituées, en effet, de
pierres calcaires : ce qui permet de situer la date approximative de la
construction de l'édifice.
La clef de voûte du transept porte un écusson surmonté d'un chapeau de
dignitaire ecclésiastique, qui semble bien être celui du Cardinal Cibo, qui
fut évêque de Vannes de 1490 à 1502..." |
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"La grande richesse de la chapelle de Quelven, c'est la statue de
Notre-Dame. Remarquable par sa forme originale, vénérée des pélerins depuis
des siécles, elle fut couronnée par Mgr Gouraud, évêque de Vannes, en 1921.
La Vierge, assise, tient de la main gauche sur ses genoux
l'Enfant Jésus debout et bénissant le Monde; à la main droite, elle porte un
sceptre terminé par une fleur de lys.
La statue offre cette particularité tout à fait curieuse de
s'ouvrir comme une armoire et de présenter en son intérieur un triptyque
finement sculpté, où 12 petits bas-reliefs, placés sous autant d'arcades
trilobées ou ogivales, représentent les mystères d ela Passion, de la Mort,
de la Résurrection et de la Glorification de Notre Seigneur..." |
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"Ici encore, il est difficile de donner une réponse précise.
On a prétendu que c'est la famille de Rimaison. il est certain que, de la fin
du XIVème siècle juqu'au milieu du XVIIème siècle, il y avait à
Bieuzy-les-Eaux une Seigneurie de Rimaison dont relevait Quelven. D'autre part,
la présence des armes de cette famille : "d'argent à cinq fasces de
gueules", en maints endroits de la chapelle, incline à croire que son rôle
dans la construction a dû être prépondérant. Il n'en faudrait cependant pas
conclure que la chapelle doive son existence aux seules générosités de la
famille. A côté de ses armes, on voit, en effet, celles de plusieurs autres
familles : de Rohan, de Baud, de Fournoir et de Rieux. De plus, il n'est pas téméraire
d'affirmer que les offrandes des fidèles de la région, de même que celles des
pélerins, ont dû, pour une bonne part, contribuer à faire face aux dépenses
considérables entraînées par la construction d'un monument de cette
importance.
Bien avant qu'il n'arrive près de la
chapelle, le pélerin (ou le simple touriste...), a les regards attirés par la
tour monumentale, haute de 70 mètres, qui domine toute la région. Telle que
nous la voyons aujourd'hui, elle date de 1862. La tour primitive s'était, en
effet, écroulée en 1837, à la suite de maladresses commises par des ouvriers,
en vue de consolider la charpente des cloches..." |