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TREDION Sortie
du 28 février 2010 Loïc
Le Bail Il
était impossible de prédire Xynthia, cette tempête tueuse apparue le
week-end du 28 Février, date même notre sortie à Trédion. Il s’en
est fallu de peu que tout soit annulé, ce qui aurait été dommage pour
les soixante personnes présentes à l’embarquement du car place
Glotin.
C’est
là que nous faisons connaissance avec notre guide : M. Le Clinche.
Non sans avoir pris les parapluies, nous le suivons sur les 250 mètres
d’un sentier boueux qui mène à l’allée couverte en forme de deux
rangées de pierres arc-boutées en opposition et dont l’énorme dalle
repose encore sur ses piliers extérieurs. Les seules gouttes de pluie
de la journée ne gâchent pas notre plaisir d’admirer cette
construction datant de 2500 ans avant notre ère. Il n’est
malheureusement pas au programme de voir la pierre branlante située à
500 mètres de l’autre côté de la départementale, ce sera pour une
autre fois…
Pendant
que le car se remplit à nouveau, j’ai juste le temps de sortir du sac
à dos une boisson chaude avant que nous empruntions des routes étroites
peu adaptées à la taille du car qui reprend la direction de Trédion
pour s’en éloigner à nouveau et stopper au bord de la forêt de Coëby.
Il va y avoir un peu plus de marche à pied, selon le guide qui attend
que tout le monde soit rassemblé autour de la Roche de L’Hermite pour
en faire la description. Après quoi la progression reprend sous un
soleil dont les rayons nous réchauffent même à travers les arbres,
600 mètres plus tard c’est une roche en forme de tête qui attire
notre attention. Elle a manifestement été taillée, on distingue
vaguement un nez et des yeux, la nature a rajouté sa touche en la
coiffant de mousse verte ! Encore
environ 800 mètres de marche en écoutant non seulement les chants
d’oiseaux mais aussi les lointains coups de feu des chasseurs dont
c’est le dernier jour, pour arriver au près d’une nécropole au
saccage évident, témoin d’une vaine recherche d’improbable trésor.
Je regrette de ne pas avoir pris mon GPS car je me rends compte que nous
circulons hors des chemins et que j’aurai du mal à retrouver ces
monuments si l’envie m’en prend !
Les asphodèles percent déjà l’humus sans que l’on en aperçoive
encore les fleurs, fleurs que justement les Romains avaient l’habitude
de choisir pour décorer leurs tombes. Elles vont éclore à point pour
cette autre sépulture que nous découvrons après avoir rebroussé
chemin puis pris une direction impossible à retrouver !
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Étonnante
d’abord par sa superficie égale à celle d’un petit cirque, mais
aussi par son histoire : d’abord construite en forme
rectangulaire 4800 ans avant notre époque elle aurait été transformée
au cours des 500 ans suivants en forme « couloir » en
utilisant des pierres transportées depuis l’Andalousie, comme si il
n’y avait pas assez de cailloux en Bretagne ! C’est en tout cas
ce que révèlent les fouilles effectuées dans les années 70 par un
archéologue disposant de moyens de datation par le carbone 14.
Les conditions de parcours difficiles occasionnent quelques chutes mais
pas de mal. Exit le bois de Coëby qui nous tenait bien abrités du vent
fort. Le chauffeur de l’Oiseau d’Armorique a la bonne idée de nous
récupérer au plus près, non sans que nous prenions un bol d’air en
longeant un champ au milieu duquel une excroissance laisse deviner un
tumulus ayant encore des secrets à révéler.
Le
trajet en autocar se poursuit, des panneaux indiquant « Les
Princes », « La ville Chotard », « La Bataille »,
« Chez Marot » remplissent le pare-brise avant que le
chauffeur nous prouve son habileté en effectuant
une marche arrière en côte sur chemin étroit encombré, tout cela
pour que nous ayons à marcher le moins possible jusqu’à la chapelle
Saint-Nicolas, surplombant la vallée ou circule la Claie. La chapelle
et son cimetière sont clos de murs aux pierres jointoyées de
l’argile très présent dans la région. Un clocher entièrement revêtu
d’ardoises se pavane en plein milieu de la toiture décorée d’un
lignolet.
. ... Mais
il est bientôt 13 heures, la faim se fait sentir depuis un moment, il
est temps de rejoindre Trédion distante de seulement deux kilomètres
pendant lesquels nous est donnée l’occasion
de d’emprunter la route de Saint Gravé qui domine la Claie par un à-pic
de 35 mètres ! Chez
Marie-Annick, il fait très bon. Je renonce aux ablutions car les
sanitaires sont pris d’assaut et d’ailleurs mon gel nettoyant sans
savon pour les mains est très efficace. Je finis par trouver une place
libre, je suis entouré de voisines différentes de celles que j’avais
dans le car, l’occasion d’entendre de nouvelles histoires. Le
repas nous occupe deux heures, il faut bien ça pour que soixante
convives se délectent de cassolette de Saint Jacques, rôti de porc
comme à la maison, fromage/salade et charlotte aux fruits sans
aspartame entrecoupé par la photo de groupe ! LE CHATEAU de TREDION Comme il n’y a qu’un demi-kilomètre à faire pour enfin découvrir le Château, la moitié des excursionnistes s’y rend à pied, je fais partie de celle qui choisit le déplacement motorisé !
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LE CHATEAU de BEAUCHENE |
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A
16h35, l’autocar ayant retrouvé ses voyageurs emprunte la D133
pendant deux kilomètres, distance qui sépare Trédion du Château de
Beauchêne. Ce Château manoir construit au XVe siècle en
bordure du Bois de St-Bily est magnifiquement restauré par M. Durande
son propriétaire actuel. Nous en admirons les lucarnes élancées de la
toiture sur corniche à corbeaux et la tourelle octogonale extérieure
qui abrite l’escalier.
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Pierre tombale – Cimetière de la chapelle
Saint-Nicolas
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Trédion - Photos |