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TREGUIER 

 

Le rendez-vous est toujours Place Glottin mais cette fois à 7h30. Le soleil pointe déjà, et restera avec nous toute la journée . Nous traversons la Bretagne et en arrivant dans le Trégor , Mr Yves Logioux , « le Régional de l’étape », sera notre guide dans les petits chemins de Penvenan et de Port-Blanc , nous faisant découvrir une côte magnifique parsemée de rochers et de nombreuses maisons si bien fleuries en ce printemps .

 

 

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La chapelle de Port-Blanc 

Dans la commune de Penvenan, la chapelle Notre Dame de Port-Blanc, nous sera présentée par le diacre de façon très personnelle et passionnée. La chapelle construite sur une hauteur, entourée de pins est à demi enterrée. A l’origine, une simple tour de guet avec un campanile était utilisée pour surveiller et défendre la baie du Port-Blanc (une meurtrière est visible sur cette tour à l’est). Dès le 14eme siècle , un oratoire dédié à Ste Marie est adjoint au poste de guet et lorsque en 1492 ; les soldats anglais , débarqués dans l’île saint Gildas en face, ont fait demi tour , une nouvelle chapelle a été édifiée pour honorer ce « miracle » .

Chaire polychrome de la Chapelle Notre Dame de Port-Blanc. Noter que le dessin de l'horloge indique deux fois XII heures mais pas XI heures!   Chapelle ND de Port-Blanc: Sainte-Anne , la Vierge  et l’Enfant

Commençons la visite par le portail Ouest, portail gothique flamboyant du XVe. Nous pénétrons à l’intérieur par une petite porte au Sud, dans la nef qui a donc été attachée à la salle de garde. De gros piliers, ornés de chapiteaux séparent la nef du bas-côté; la nef est séparée du chœur (ancienne salle de garde) par un chancel en bois ajouré. A la voûte, pendent des bateaux « ex-voto », et sur un autel de pierre un groupe de statues célèbres « saint Yves entre le riche et le pauvre ».

En face, une chaire polychrome datée de 1634 : cette chaire hexagonale montre sur le dosseret, la représentation symbolique du temps : un sablier (le temps qui s’écoule), les ailes (le temps qui s’envole), le cadran d’horloge (le temps qui marque) ; L’originalité de cette horloge réside dans le fait que le chiffre 11 n’apparaît pas tandis que le chiffre 12 est inscrit 2 fois !

Dans le chœur, notons la statue de Notre Dame de Port-Blanc en calcaire du XVIe, et le groupe remarquable de Ste-Anne , la Vierge , et l’Enfant , ainsi que St-Michel en armure médiévale. Le diacre nous parle également d’un peintre canadien Suzor-Cotté, dont les œuvres sont exposées au musée des Beaux Arts à Montréal , qui a peint différents paysages de la région et en particulier cette chapelle .

 

Nous reprenons le car pour nous approcher de cette côte extraordinaire et faire une promenade entre les rochers , par un soleil de printemps .

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Cette Côte de Plougrescant est connue au niveau national par l’image publicitaire qui montre une maison de granite encastrée entre 2 roches qui la surplombent. La propriétaire de cette maison a engagé et gagné un procès contre le conseil général des Côtes d’Armor qui utilisait cette image pour la publicité du département. Elle refuse toute médiation pour le principe et non pour l’argent ; N’ayant pas d’héritier, la municipalité espère bien récupérer la propriété !

 

La petite maison dans le granite à Castel-Meur en Plougrescant.(Cliquer pour vous rapprocher un peu)

 

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La chapelle Saint  Gonéry en Plougrescant 

Elle est remarquable par son clocher en plomb qui est « de traviole » : après la rupture de quelques madriers, le socle du clocher s’incline d’un côté et la flèche de l’autre ; il a été consolidé mais n’a jamais été redressé à la verticale !

 

Un meuble très ouvragé, fin du gthique flamboyant, dans le transept sud (Gallimard, p.366)

A l’intérieur, au plafond des peintures sur bois du XVe siècle, rénovées, représentent des épisodes de la genèse, du paradis perdu, du Christ et de la passion. Nous admirons un meuble crédence ouvragé du XVIe qui contenait les objets nécessaires au culte et les reliques de Saint Gonéry

Les sablières du transept présentent des animaux imaginaires, des personnages grotesques qui laissent percevoir l’humour des sculpteurs. Nous admirons aussi une Vierge à l’Enfant en albâtre anglais et les tombeaux de saint Gonéry et de la famille de Halgoët

Après tant de beautés spirituelles, nous nous empressons d’entrer à l’auberge de Penn ar Feunteun à Plougrescan : Kir, crudités et viandes froides mayonnaise, rôti de veau, frites, haricots verts, salade fromage, glace Belle Hélène, café. Toujours un menu pour des personnes ayant un petit appétit ; repus et égayés par un peu de vin, on repart.

Un arrêt rapide pour voir l’emplacement d’un Centre d’Aviation Maritime sur le site de la Roche Rouge en Tréguier en 1917. La base devient un site de contrôle du port de Lézardieux. Les pilotes des hydravions voyaient les sous-marins et ils donnaient les renseignements aux torpilleurs. Les pilotes étaient des Américains pendant 5 mois environ. La base a fermé en 1919. Une stèle commémore les exploits de ces pilotes courageux.

 

 

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La cathédrale St-Tugdual à Tréguier 

(Tréguier signifierait " le monastère des Trois rivières")

La cathédrale possède 3 clochers : la plus ancienne partie est la tour de Hasting de style roman dans laquelle est enterrée Saint-Yves ; la tour gothique de Sanctus où se trouvent les cloches et la flèche ajourée reconstruite au 18ème, dite la tour du Diable : elle est ajourée des 4 signes d’un jeu de cartes : trèfle, carreau, cœur, pique (Louis XVI l’ayant financée grâce aux gains pris sur les loteries). Ces 3 clochers seront très visibles lors de la visite du cloître.

A l’intérieur, la hauteur de l’édifice est impressionnante : la nef présente 3 étages : les arcades, le triforium, la galerie de circulation et encore au dessus, les fenêtres. Notre guide, dont nous sommes le 1er groupe, nous présente les différentes chapelles tout autour du déambulatoire et les statues.

Dans le chœur, au plafond, des fresques de la fin du 14e siècle.

La chapelle au Duc et le tombeau de Saint-Yves : Le Duc Jean V fit construire cette chapelle pour y être enterré à côté de Saint- Yves. Le monument actuel date de 1890, l’ancien ayant été détruit pendant la Révolution. Près du tombeau , notre guide nous raconte la vie de Saint-Yves ( Yves Hélory de Kermartin 1253-1303), enterré ici et baptisé dans l’église de Minihy-Tréguier que nous allons visiter plus tard .

La visite du cloître : il est construit au 15e siècle par la famille De Pleuc. Yves est canonisé en 1347 et on peut voir dans la salle du trésor le crane et d’autres ossements de Saint-Yves et Saint-Tugdual, ainsi que de riches vêtements sacerdotaux ; Le cloître présente des gisants provenant de l’abbaye de Bon Repos, de celle de Beaulieu et du monastère de Bégard .

Au centre du cloître, une croix remplace en 1938 une statue de Saint-Yves ; cette croix a été placée en cet endroit afin d’éviter qu’y soit mis le crâne d’Ernest Renan (1823-1892) après sa mort, conformément à son souhait. La statue d’ Ernest Renan a été mise sur la place devant la cathédrale, tandis qu’un monument a été édifié plus tard sur le port de Tréguier, par les catholiques pour contrebalancer la statue de Renan près de la cathédrale !!

Sortant de la cathédrale, nous nous rendons au port à pied, et nous admirons au passage, la maison d’Ernest Renan et différentes maisons en pierre et à pans de bois et torchis.

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Minihy-Tréguier 

Notre dernier arrêt sera pour le lieu de naissance de Saint-Yves  

 

Nous écoutons avec attention notre guide octogénaire, dont la verve et l’authenticité nous ravissent. Dans le cimetière, qui entoure encore l’église, on peut voir le « tombeau de Saint-Yves » : il s'agit en fait, de la pierre d’autel sur laquelle Saint-Yves a célébré sa dernière messe. Cet autel a été remplacé dans l’église en 1850 par un autel plus important réalisé en pierre sombre de Logonna-Daoulas travaillée au couteau et sculptée. Cet autel présente des personnages ayant témoignés au procès de canonisation de Saint- Yves.

 

A l’intérieur de l’église, une belle statue de  «  Saint-Yves entre le riche et le pauvre » ne nous étonne pas dans ce lieu, ce qui n’est pas le cas de la porte de la sacristie (1460) sur laquelle sont gravés des signes de francs-maçons !Il y avait un jubé dans la chapelle, c’était le plus beau de Bretagne, hélas démoli en 1860. Le reliquaire contient un doigt du saint dans un chasse entourée d’un ruban rouge. L’église a reçu le vrai bréviaire de Saint-Yves exposé seulement le jour du pardon. 

 

Hélas, il faut rentrer, ce fut une journée chargée mais quel plaisir d’être ensemble !

Que notre Bretagne recèle de trésors ! Grand merci aux organisateurs de ces sorties, de nous permettre de les découvrir.

Merci aussi à Marie-Cécile Le Dréan et à Annie Quémerais pour le compte-rendu de cette sortie et à Loïc pour les photos.