MELRAND DIMANCHE 25 JANVIER 2004 - MELRAND Calvaire route de PONTIVY 1894 - Tumulus Saint-Fiacre - Voie de Castennec - Chapelle Saint-Fiacre - Fontaines Saint-Fiacre - Manoir de Kerhoh - Four à pain de Kercloirec - Route touristique - Eglise Saint-Pierre - Chapelle de Notre Dame du Guellouit - Manoir de Boterff - Village de Lann Gouh - Sainte Prisce - Kerlay - Saint-Rivalain - Chapelle de Locmaria - Fontaine de Locmaria - Village de Locmaria - Village de Talroch La forme la plus ancienne du nom de MELRAND est mentionnée en 1125 dans le Cartulaire de REDON, sous la forme de " MELRAN parrochia ". En 1273, il s'écrit " MELRAN1` ", en 1427 on trouve la forme actuelle de " MELRAND ". Les archives de ROHAN notent " MELRERANT ", " MELRANT " en 1514, " MELRAN " en 1536 avant de prendre la forme définitive de MELRAND. La paroisse remonterait au Vlème siècle. Calvaire route de PONTIVY 1894 Calvaire de Melle Jaffrezo. Il commémore un événement qui s'est déroulé en ce lieu le 25 Mai 1727. On peut v lire: " Ici fut tuée Mauricette Jaffrezo pour la défense de sa virginité. " Deux gwerz, chansons bretonnes, relatent l'affaire en détail. Deux autres inscriptions figurent sur le calvaire: la première est en breton " Je préfère mourir mille fois que d'offenser une fois mon Dieu " et la seconde en français " Cette croix fut relevée en 1894 par les paroissiens. " Tumulus Saint-Fiacre 1 200-700 av. J. - C. 127 m. d'altitude alors que le point le plus élevé de la commune se trouve à 500 m. au Nord-Est à 161 m. Prés de la voie romaine, sur la lande de Vonsel. Age du bronze moyen dite seconde phase. Enceinte semi-circulaire entourant du Sud à l'Ouest au Nord, menhir, restes incinérés sur un plancher en bois de chêne sur un dallage en pierres plates sur une couche de terre jaune d'argile compacte foulée sur le sol naturel. Sépulture par incinération Est-Ouest avec 16 armes en bronze (lame de glaive, lance ou hallebarde, haches plates, poignards de type triangulaire avec ou sans manche, pointes de flèches, lame à la poignée de bois décorée de chevilles, pointe de lance, pointes d'épées, épée au manche de bronze), 1 plaque pendeloque amulette en écaille et 1 vase en bronze. Dans la tranchée, nombreux percuteurs en diorite et petit menhir-idole en diorite et pierre creusée. Manche de poignard en bois de saule entièrement incrusté de petits clous d'or. Tombe faisant penser à celles de Tanwédou (BOURBRIAC), Porz-an-Saoz (TREMEL), Kergourognon (PRAT), Lesvérec (TREVEREC-22), Le Cruguel (GUIDEL). De RENNES (VANNES) à CARHAIX (Vorgium) par Castennec (Sulim). Seul le village de Saint Fiacre est construit sur la voie. Chapelle Saint-Fiacre XVème siècle Conserve des fresques d'origine. De couleurs vives et composées en deux registres de panneaux carrés superposés de un mètre cinquante de côté, il est difficile de reconnaître les scènes, tout au plus y distingue-t-on un "Saint Fiacre" une bêche à la main. Classée. Un curieux bénitier creusé dans une seule pierre présente des alvéoles qui communiquent entre elles par de petits trous. Un bénitier du même type se trouve à la chapelle de Locmaria. Le jubé en bois est du XVIème siècle. La claire-voie de ce jubé, qui sépare la nef et le chœur, se divise en plusieurs compartiments meublés de colonnettes et d'arcatures néogothiques. La façade de la tribune présente, en douze panneaux peints, les images des douze apôtres avec leur symbole respectif et un phylactère (banderole où les artiste inscrivaient les paroles prononcées par les personnages d'un tableau, d'un vitrail, etc.) anépigraphe. La messe de saint Grégoire est reproduite au centre.
Un crucifix se détache sur le triangle ajouré d'une sorte de gable (surface décorative pyramidée, à rampants moulurés, qui couronne certains arcs -portails gothiques, etc. ) qui couronne l'ensemble. Ce jubé de bois est l'un des quatre derniers toujours en place dans le Morbihan. Les trois se situent en contrebas de la route vers GUERN. Un petit sentier, bien entretenu permettait autrefois d'y accéder à partir du calvaire. Il serpentait parmi les ajoncs en fleurs au moment du pardon. Un chemin, moins poétique mais plus pratique, passe maintenant par Kermer et rejoint les trois fontaines' nichées dans un coin de verdure, à côté d'un lavoir. La fontaine principale exhibe une bâtière (toit à deux versants en forme de bât - appareil en bois placé sur le dos des bêtes de somme pour le transport des fardeaux) ornée de crochets. La statue décapitée qui occupait la niche a disparu malgré son infinité. Deux autres fontaines plus modestes, se tiennent un peu en retrait. Celle de gauche, dédiée à Saint-Méen, était réputée pour soigner l'eczéma. A l'occasion du pardon, le jour de la Trinité, le dynamique comité de Saint-Fiacre remet à neuf la chapelle, les fontaines et leur environnement.
Manoir de Kerhoh XVII-XlXème siècle Son origine remonte au milieu du XVIIe siècle. Un bas-relief avec inscription datée de 1669 indique que son constructeur se nomme Le Pabic. La présence d'un cadran solaire en façade dénote une certaine richesse du propriétaire. En 1828. la demeure est prolongée au sud par un bâtiment de même facture que le premier, décoré de bas- reliefs représentant des personnages en costume breton, calices (vase sacré dans lequel est consacré le vin à la messe) et inscriptions. Le manoir appartient alors à la famille Le Pen. Le toit est agrémenté de petites lucarnes couvertes d'ardoises et d'un faîtage en ardoise croisée, stylisant des animaux et personnages. Le puits, de 1832, est d'une facture peu commune dans la région. Un élément en granit, creusé en dôme, reçoit le tambour et la manivelle. Il est décoré de bas-reliefs représentant un ostensoir, des calices et des angelots. Il est inscrit.
Four à pain de Kercloirec Xème siècle Communautaire, il est réaménagé en 1896 et 1913, comme en témoignent les dates gravées sur deux pierres de la façade.
Route touristique Fin des années 60
Le bocage XVIème siècle Dans la partie le plus à l'Est du tracé de la voie romaine, les parcelles adoptent des formes qui semblent avoir été induites par la présence d'éléments plus anciens (grandeur, orientation) et qui peuvent faire penser à une pérennisation d'un parcellaire gallo-romain dans le paysage. En revanche, autour du village médiéval comme autour des autres villages dont le toponyme est attesté très tôt, on ne remarque pas un parcellaire particulier.
Manoir du Fos XVème siècle Toponyme mentionné dés 1184
Eglise Saint-Pierre XV-XVème siècle L'église, rectangulaire, comprend des parties du XVe siècle, conservées dans la nef et reconnaissables à une fenêtre méridionale en arc aigu et aux deux portes décorées de colonnettes à chapiteau et d'un tore profilé en larmier. Le porche semble, lui, de 1661. Le chœur et la toiture datent du XVIIIe siècle. La chapelle des fonts a été construite en 1774 et celle de saint Georges remonte au XVIe siècle mais elle est reconstruite en 1811. La première pierre du clocher est bénie le 25 avril 1733. Les confessionnaux sont très travaillés. L'un d'eux est daté de 1808. Ils confirment l'existence d'un artisanat de qualité après la Révolution.
Un manoir du XVème y a disparu. Hameau riche en pierres, comme en témoigne son nom " près du rocher ". C'est dans la carrière de ce village que furent extraites les pierres qui servirent à bâtir le clocher de l'église paroissiale en 1733. C'est le village des frères Cabedoche, célèbres tailleurs de pierre à qui l'on doit de nombreux calvaires.
Chapelle de Notre Dame du Guellouit 1663 Elle présente la particularité d'une nef en forme d'un court rectangle, se terminant à ses extrémités par un pignon à trois pans. Un clocheton à double étage domine les pentes du toit à la Mansart. La sacristie adossée au mur comporte la même corniche à modillons que la chapelle. A l'extérieur, deux escaliers conduisent en contrebas à deux fontaines. Un autel de plein air surmonté d'un toit permet de célébrer les messes de grand rassemblement.
Manoir de Boterff XVème siècle De l'ancienne demeure seigneuriale, il ne reste plus aujourd'hui qu'un bâtiment dont la façade ornée d'une fenêtre à meneaux témoigne de sa grandeur passée. Le bâtiment d'une hauteur imposante fut rabaissé et élargi lors de travaux de réfection entrepris en 1941.11 se composait à l'origine d'un étage et d'un grenier. La toiture fut modifiée ainsi que les ouvertures et les cheminées. Le bâtiment était initialement couvert d'ardoises très épaisses. La façade fut élargie en prenant de la surface sur le couloir séparant les deux bâtiments. L'entrée initiale était une porte en plein cintre, située au niveau de la cour.Elle fut modifiée lors de l'agrandissement du bâtiment. Pour pénétrer dans la grande salle du rez-de-chaussée il faut gravir une marche élevée et franchir une large porte pleine à linteau droit. La pièce est éclairée par les 4 baies de la fenêtre à meneaux.
Village de Lann Gouh (voir photo ODT)
Cette petite chapelle nichée dans un écrin de verdure, remonte au XVème siècle. Entièrement construite en granite, elle forme un long rectangle que domine un clocheton au pignon Ouest. Celui-ci porte l'inscription 1781. Cette date ne correspond pas à la construction de la chapelle, mais plus vraisemblablement à une restauration. Ce pignon aux rampants unis est percé d'une porte en arc brisé, décorée de colonnettes à chapiteau. Un escalier en pierre, accolé au rampant, permet d'atteindre le clocheton, sur la partie Nord. Le coq qui domine le clocheton offre la particularité de posséder ses pattes ! Sur la façade sud, une porte à linteau droit s'ouvre entre deux fenêtres en plein cintre; une seconde ouverture porte un arc brise. La verrière de la nef est garnie d'un réseau de flammes sans redents. Dans le vitrail du chevet, Sainte Prisce, Saint Isidore et Sainte Germaine sont représentés.
Né à Jugon en BAUD, Jean Jan que l'on destine à une carrière d'ecclésiastique, devient chouan pendant la période révolutionnaire. I1 s'illustre lors de l'affaire de QUIBERON et il est, dit-on, avec Cadoudal et Guillement, l'un des chefs chouans qui ont eu le plus d'influence sur leurs hommes. Ce simple calvaire marque le lieu de sa mort. Il est tué dans la lande de Kerlay par un détachement de gendarmes venus de PONTIVY le 24 juin 1798. Claude Lorcy, dit l'Invincible, est également tué dans la même opération. Jean Jan, tout de suite reconnu par les gendarmes, est emmené sur une charrette et exposé à PONTIVY pour l'exemple, le corps de l'Invincible, lui, est caché par ses amis chouans et enterré dans une chapelle voisine. Le calvaire est une recomposition à partir d'éléments anciens -croix, corniche- et nouveaux -statue de Jean Jan, appuyé sur son fusil, et socle.
Saint-Rivalain XVIIIème siècle La chapelle est entièrement reconstruite dans le dernier quart du XVIIIème siècle. La porte occidentale est datée de 1776. Le retable du maître-autel occupe tout le chevet. On y trouve les statues de saint Cornély, saint Louis tenant la couronne d'épines, saint Mathieu, saint Rivalain en moine et saint Cado en évêque. Le chœur est fermé par une balustrade à fuseaux tournés. L'autel de la chapelle nord présente des colonnettes, des ailerons de feuillage et un fronton triangulaire.
Chapelle de Locmaria XVIème siècle C'est un édifice en forme de croix latine. L'aile méridionale du transept présente une fac7ade occupée presque entièrement, entre les contreforts d'angle et sous les rampants du toit, par un portail solennel. La grande baie brisée, aux voussures multiples, contient deux portes jumelles en anse de panier à accolade et un tympan à mouchettes sans redents. Une nouvelle accolade l'enveloppe à l'intérieur d'un faux gable qui atteint le sommet du pignon. Les vitraux, du Xavier siècle, sont remarquables.
Dans la fenêtre du chevet, une verrière de douze compartiments, à dominante rouge et bleue, relate des épisodes de la vie du Christ et plus longuement sa Passion. Les ors abondent dans le grand arbre de Jesse. On peut y lire le nom d'Yvon Jan. Dans l'aile sud, on découvre aussi une Annonciation, une pietà et des scènes du Jugement dernier. Le retable est de 1680. L'autel majeur de la chapelle est orné d'un retable de pierre et de marbre. I1 enveloppe et incorpore le vitrail de chevet. En éminence, trône la Sainte Famille. Des niches abritent les statues de sainte Anne et de saint Joachim.
Elle s'inscrit dans un carré de maçonnerie entièrement dallé. " Le massif rectangulaire s'amortit en une bâtière aux rampants aigus qui porte un crucifix x tourné vers le Sud avec la Vierge et saint Jean. Cette fontaine est timbrée du blason à 10 étoiles des Kerveno, une riche famille de PLUMELLIAU. Le bassin s'abrite en partie sous l'arcade en plein cintre ménagée dans l'épaisseur de la maçonnerie et décorée d'une belle accolade fleurie. " Dans sa niche, la Vierge et l'enfant souriaient à tous les pèlerins qui venaient se signer avec l'eau claire. Il y a bien longtemps que la statue a disparu. Une rigole servant de trop plein, creusée à même la pierre du dallage, alimente le lavoir lui aussi empierré, situé à l'extérieur de l'enclos.
Toponyme mentionné dés 1296 Les maisons du village rayonnent autour de la chapelle. A gauche en arrivant, de très belles bâtisses forment une cour intérieure, orientée plein sud. Le bâtiment ouest porte la date de 1586. Deux moque-vilains ornent les crossettes et une tête pare la base de la cheminée. Jacky Le Clainche lui a redonné une âme en ouvrant l'arrière aveugle. La maison à étage de Fine, probablement une ancienne chaumière, a été refaite en 1921. La grande maison se prolonge, vers l'est, par une cave à la porte moulurée. A ses côtés, un puits en pierre a perdu ses piliers et son toit. Au pied du clocher, les corps de bâtiment en "L" qui prolongent la ferme précédente ont été rénovés. Des impasses mènent à des habitations retirées. L'une d'entre elles, devenue célèbre en 1727, abritait la famille de Mauricette Jaffrézo, bien connue des Melrandais. Elle fait face à celle de son soupirant, le tailleur, Pierre Guéganic. Les bâtiments Postic s'ouvrent en " L ". La maison d'habitation rénovée et surélevée, vers 1920, aligne en angle droit ses annexes: un porche au large portail en voûte datant de 1835 et plus loin l'écurie. Dans l'angle du " L ", un puits carré est accolé à la façade du porche. La maison Postic et la maison Poulain s'appuieraient dos à dos sans l'étroit passage qui les sépare. La longère en ruines a connu des jours plus glorieux. C'est ce magnifique escalier qui a servi de décor à une scène du film sur Mauricette. Les portes et les fenêtres moulurées qui ouvraient sur la maison d'habitation, le cellier et la cave n'ouvrent plus que sur le vide. Heureusement la partie ouest, toujours habités par la famille Poulain maintient la vie dans cette cour déserte. Avant de redescendre à la fontaine, une maisonnette couverte de tuiles, perchée toute seule à flanc de colline, attire l'attention. La procession emprunte pour remonter à la chapelle un chemin creux, bordé de talus. La maison Le Mouellic tourne le dos au sentier. Bâtie en 1825 elle s'ouvrait autrefois vers le chemin comme le prouvent les ouvertures murées. Une autre longère la prolongeait, passant devant un puits sculpté, orné de boules desservant en eau tout ce secteur du village. Une grange, datée de 1669, ouvre son large portail vers l'est. Une rangée de chaumières longeaient la chapelle du côté sud, laissant seulement un passage de charrette. Un chaumier demeurait dans l'une d'entre elles. A hauteur de la tour, la rangée formait un angle et se dirigeait alors vers le sud. Là, une petite épicerie ravitaillait les habitants. Des moque-vilains à l'arrière comme à l'avant enjolivent les crossettes de la maison Dérian, belle bâtisse à étage portant la date 1853. Le puits qui trône dans la cour date de 1704, alors que la grange qui s'ouvre largement vers la route est de 1855. La dernière longère de ce grand village, habitée par les Govic, remontée en 1936 ou 1937 se prolonge par une habitation toute couverte de glycine. Elle est plus ancienne avec sa porte voûtée et les jambages irréguliers. Des annexes se sont accolées aux deux habitations. Un puits commun servait aux deux familles. Mathurin Le Govic, dénichant, dans un talus, une pierre portant une date en chiffres romains, l'a incluse dans le mur d'enceinte. A quelque point que l'on se place dans le village, la masse imposante du clocher est toujours visible. Les maisons semblent se tasser, s'abriter sous son ombre. Le quartier de Locmaria, autour de Coët-Kerven, Locmaria, Kerven et Manéguen, est riche en vestiges romains, on y a trouvé des grottes, des tumulus, des débris de briques et de poterie qui semblent indiquer l'existence de villages très anciens. Le tumulus de Mottenic est situé au lieu-dit " Lann-erMar " entre les villages de Locmaria et Coet-Kerven, sur un plateau peu élevé d'où l'on peut voir cependant dans le lointain, au Nord, la haute tour de Quelven, à l'est, la flèche finement ajourée de BIEUZY et au sud, celle du bourg de MELRAND. Ce tumulus fut fouillé en 1887, dépourvu de dolmen intérieur, on n'y trouva que des cendres, des charbons et quelques haches en pierre non polie.
(Documents Maud Le Clainche et Office du Tourisme - Melrand - photos SAHPL)
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